La belle histoire des "bénévoles du Coronavirus"

Nom
Pantxika et Mélanie
Fonction / description
Trieuses et préparatrices
Accroche
Pantxika et Mélanie sont toutes les deux bénévoles à la Banque Alimentaire de Bayonne et du Pays Basque – l’une depuis plus de vingt ans, l’autre depuis le début de la crise du Covid-19. Portraits croisés de deux Gilets Orange engagées en première ligne.
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Tout change mais rien ne change

Le jeudi matin, à la table de tri des fruits et légumes, l’ambiance est toujours au beau fixe. De nouvelles règles sanitaires sont certes apparues - mètre de distanciation et port du masque, des gants et de la visière - mais aussi de nouveaux visages. Comme celui de Mélanie, 25 ans, coiffeuse à la ville, qui s’est engagée comme bénévole à la Banque Alimentaire de Bayonne fin mars : « Je ne connaissais pas les Banques Alimentaires avant, mais une amie a vu passer une annonce d’appel au bénévolat sur Facebook. Je voulais aider, et puis cela permet de garder le rythme et de rencontrer de belles personnes ».  

De belles personnes comme Pantxika, retraitée et bénévole à la Banque Alimentaire depuis 24 ans. Pas d’Internet à l’époque, « j’avais tout simplement vu une petite annonce d’appel à volontaires dans un commerce », se souvient cette ancienne travailleuse dans la restauration et l’aide aux personnes âgées. Malgré leur différence d’âges, les deux femmes ont en commun ce souci d’aider les plus démunis, qui les a fait se retrouver autour de cette table de tri. 

Faisant preuve d’une adaptabilité à toutes épreuves, les “historiques” ont formé les nouveaux sur le tas. « Ils nous ont montré comment il fallait faire, j’ai très vite pris le pli grâce à leurs conseils », assure Mélanie. Pour Pantxika, le plus dur a été de prendre l’habitude de ne plus se faire la bise, « mais on intègre très vite les gestes barrières, car on ne veut pas prendre de risques pour les autres ou pour nous ». 

Mélanie et Pantxika

Des recrues essentielles au maintien de l’activité

Pour Pantxika, Mélanie et les nouveaux bénévoles qui ont accouru pendant la crise sont « une aide très précieuse ». En effet, à l’annonce du confinement, certains volontaires historiques âgés ont dû se confiner chez eux.

Des appels au volontariat ont été lancés sur Facebook, Leboncoin et sur le site de la réserve civique. Ils ont été fructueux : une quarantaine de candidatures ont été reçues sur la Banque Alimentaire. « Pour des raisons de sécurité, nous en avons sélectionné une quinzaine, qui tournent sur la semaine. Mais nous gardons les contacts des autres pour la Collecte Nationale de novembre », se réjouit Maika Irigaray, chargée de projet au sein de la Banque Alimentaire. 

Grâce à cette mobilisation, la structure a pu garder un rythme quasi-équivalent à l’avant-crise : entre 15 et 20 tonnes de denrées sont distribuées chaque semaine. Un exploit d'autant plus important que de nouvelles associations demandent actuellement de l’aide.
Dès la réouverture de son salon, Mélanie devra repartir travailler. Mais elle l’assure : « je viendrai donner des coups de main sur mes jours de repos s’il le faut, et je pense même à rester bénévole une fois la crise finie ». « De mon côté, je viendrai plus souvent s’il le faut » assure Pantxika. « Il est hors de question de lâcher prise, car les bénéficiaires comptent sur nous ». Indéniablement, la détermination est un point commun pour tous les bénévoles.